L'obtention d'un prêt, qu'il s'agisse d'un prêt immobilier, un crédit à la consommation ou un rachat de crédits, est quasi systématiquement conditionnée à la souscription d'une assurance emprunteur. Cette assurance, également appelée assurance de prêt, vise à protéger l'organisme prêteur en cas d'incapacité de l'emprunteur à rembourser le prêt suite à un événement imprévu (décès, invalidité, incapacité de travail). Cependant, l'accès à cette assurance peut s'avérer plus complexe lorsqu'on est atteint d'une maladie préexistante, une situation qui concerne environ 15% des demandeurs de prêt en France. Le terme "maladie préexistante" désigne toute affection médicale, chronique ou non, diagnostiquée avant la date de signature du contrat d'assurance emprunteur. Parmi les exemples les plus courants, on retrouve le diabète, les cancers (en particulier les antécédents de cancer), les maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, infarctus, AVC), les affections psychiques (dépression, troubles anxieux) et les affections respiratoires (asthme, BPCO).
Il est crucial de comprendre que la dissimulation d'une maladie préexistante lors de la souscription d'une assurance emprunteur, même involontaire, peut avoir des conséquences désastreuses sur la couverture. En effet, en cas de sinistre directement lié à cette maladie non déclarée, l'assureur peut refuser de prendre en charge les remboursements du prêt, arguant une fausse déclaration. Cela peut entraîner la nullité pure et simple du contrat d'assurance de prêt, laissant l'emprunteur et ses proches dans une situation financière très délicate. Dans ce contexte spécifique, comment obtenir une assurance emprunteur lorsque l'on est atteint d'une maladie préexistante et quelles sont les garanties réellement accessibles ? L'objectif de cet article est de vous guider pas à pas à travers les difficultés potentielles, les solutions existantes, les dispositifs spécifiques et les informations essentielles pour faire face à cette situation complexe et obtenir une couverture adéquate pour votre projet.
Comprendre l'évaluation du risque par les assureurs
L'évaluation du risque par l'assureur constitue une étape fondamentale dans le processus de souscription d'une assurance emprunteur, particulièrement lorsqu'il existe une maladie préexistante déclarée. Les compagnies d'assurance cherchent à évaluer avec précision la probabilité que l'emprunteur soit confronté à un sinistre (décès, invalidité, incapacité de travail) et à déterminer le niveau de risque financier associé à sa situation médicale spécifique. Cette évaluation repose principalement sur l'analyse minutieuse du questionnaire de santé rempli par l'emprunteur et sur l'expertise des médecins conseils des compagnies d'assurance. Une évaluation objective permet à l'assureur de proposer un tarif et des garanties adaptés au profil de risque.
Le questionnaire de santé : un outil crucial
Le questionnaire de santé est un document essentiel que l'emprunteur doit remplir avec la plus grande attention, sincérité et exhaustivité. Il s'agit d'un formulaire détaillé, souvent complexe, dans lequel l'assureur pose des questions précises et pointues sur les antécédents médicaux de l'emprunteur, ses traitements médicamenteux en cours et passés, ses hospitalisations, les interventions chirurgicales subies et son état de santé général actuel. Il est impératif de répondre de manière claire, précise et exhaustive à toutes les questions posées, car toute omission, imprécision ou fausse déclaration, même involontaire, peut entraîner la nullité du contrat d'assurance emprunteur et le refus de prise en charge en cas de sinistre.
Afin de remplir le questionnaire de santé de manière optimale et d'éviter toute erreur ou omission, il est fortement conseillé de collecter au préalable toutes les informations médicales nécessaires. Cela peut inclure la consultation de son dossier médical auprès de son médecin traitant, la récupération des ordonnances de médicaments prescrits, et la prise de notes précises sur les dates, les motifs et les résultats des consultations médicales passées et présentes. La relecture attentive et méticuleuse du questionnaire de santé avant de le signer et de le soumettre à l'assureur est également essentielle pour s'assurer de l'exactitude, de la cohérence et de la complétude des informations fournies. Certains questionnaires de santé sont simplifiés, notamment dans le cadre de la loi Lemoine, mais en général, plus le montant emprunté est élevé et plus le risque médical perçu est important, plus le questionnaire sera détaillé et précis.
L'évaluation du risque : analyse par les médecins conseils
Une fois le questionnaire de santé rempli, daté et signé, il est transmis au médecin conseil de la compagnie d'assurance. Ce professionnel de santé, expert en assurance de prêt, est chargé d'évaluer le risque médical présenté par l'emprunteur, en se basant sur les informations fournies dans le questionnaire de santé, sur les éventuels examens médicaux complémentaires demandés et sur son expertise médicale. Le médecin conseil prend en compte une multitude de facteurs, tels que la sévérité de la maladie préexistante, la stabilité du traitement suivi, l'observance thérapeutique de l'emprunteur, son âge, son indice de masse corporelle (IMC), son mode de vie (tabac, alcool, activité physique), ses antécédents familiaux et la présence d'autres pathologies associées.
L'évaluation du risque médical par le médecin conseil peut avoir différentes conséquences sur la proposition d'assurance de prêt. L'assureur peut accepter l'emprunteur sans surprime, c'est-à-dire au tarif standard. Il peut également accepter l'emprunteur avec une surprime, qui correspond à une augmentation du coût de l'assurance emprunteur en raison du risque médical plus élevé. Dans certains cas, l'assureur peut proposer des exclusions de garantie, c'est-à-dire qu'il ne prendra pas en charge les sinistres directement liés à la maladie préexistante déclarée. Enfin, dans les situations les plus critiques et lorsque le risque médical est jugé trop important, l'assureur peut refuser d'assurer l'emprunteur, le contraignant à se tourner vers d'autres solutions, comme le dispositif AERAS.
Loi lemoine et ses implications
La loi Lemoine, entrée en vigueur le 1er juin 2022, a considérablement simplifié et fluidifié l'accès à l'assurance emprunteur, notamment pour les personnes ayant ou ayant eu des maladies préexistantes. Cette loi importante prévoit la suppression totale du questionnaire de santé pour les prêts immobiliers dont la part assurée par personne est inférieure à 200 000 euros et dont l'échéance du contrat d'assurance intervient avant le 60ème anniversaire de l'emprunteur. Cette mesure phare permet d'éviter les discriminations liées à l'état de santé des emprunteurs et de faciliter considérablement l'accès au crédit immobilier pour un grand nombre de personnes, en particulier celles ayant des antécédents médicaux.
Pour être éligible à la suppression du questionnaire de santé dans le cadre de la loi Lemoine, il est impératif de respecter cumulativement les conditions mentionnées précédemment. Cela signifie que le montant total emprunté, rapporté à la quotité assurée de l'emprunteur, doit être inférieur à 200 000 euros, que l'âge de l'emprunteur à la fin du prêt ne doit pas dépasser 60 ans et que le contrat d'assurance de prêt doit être souscrit après le 1er juin 2022. L'impact de la loi Lemoine est particulièrement significatif et positif pour les personnes ayant des maladies préexistantes, car elle diminue considérablement le risque de refus d'assurance, simplifie grandement les démarches administratives et permet de réaliser des économies substantielles sur le coût de l'assurance de prêt. Selon les estimations, près de 60% des nouveaux prêts immobiliers sont concernés par cette mesure de suppression du questionnaire de santé.
Les différentes garanties et exclusions pour les maladies préexistantes
L'assurance emprunteur propose un ensemble de garanties qui couvrent l'emprunteur en cas de survenance de différents événements affectant sa capacité de remboursement du prêt, tels que le décès, la perte totale et irréversible d'autonomie (PTIA), l'incapacité temporaire totale de travail (ITT), l'invalidité permanente totale (IPT) et l'invalidité permanente partielle (IPP). L'application de ces garanties aux maladies préexistantes peut varier considérablement en fonction des contrats d'assurance, des politiques des assureurs et des évaluations médicales réalisées par les médecins conseils. Il est donc absolument essentiel de bien comprendre les termes, les conditions et les exclusions de chaque garantie proposée avant de souscrire une assurance de prêt.
Les garanties classiques et leur application aux maladies préexistantes
La garantie décès est généralement applicable, sans exclusion spécifique, en cas de décès de l'emprunteur, quelle que soit la cause du décès. Cependant, cette garantie peut être exclue si le décès est directement lié à une maladie préexistante non déclarée intentionnellement lors de la souscription du contrat d'assurance de prêt. Par exemple, si une personne décède des suites d'une crise cardiaque et qu'elle avait dissimulé des antécédents avérés de problèmes cardiaques, l'assurance peut refuser de prendre en charge le remboursement du capital restant dû du prêt. La garantie PTIA (Perte Totale et Irréversible d'Autonomie), qui couvre la perte totale d'autonomie de l'emprunteur, est souvent plus difficile à obtenir si la maladie préexistante présente un risque élevé d'entraîner une perte d'autonomie. C'est le cas par exemple des maladies neurodégénératives invalidantes, telles que la maladie d'Alzheimer, la maladie de Parkinson ou la sclérose latérale amyotrophique (SLA).
La garantie ITT (Incapacité Temporaire Totale de travail) est fréquemment soumise à des exclusions spécifiques liées à la maladie préexistante déclarée. Par exemple, une personne souffrant de problèmes de dos chroniques (lombalgie, sciatique) peut voir sa garantie ITT exclure les arrêts de travail directement liés à ces problèmes de dos, limitant ainsi sa couverture en cas d'incapacité de travail due à cette pathologie. Il est donc impératif d'être particulièrement vigilant à la période de franchise, qui est le délai pendant lequel l'assureur ne verse pas d'indemnités en cas d'arrêt de travail, et à la période de carence, qui est le délai entre la signature du contrat d'assurance et la date à partir de laquelle les garanties sont effectives. Les garanties IPT (Invalidité Permanente Totale) et IPP (Invalidité Permanente Partielle) fonctionnent de manière similaire à la garantie ITT, avec des exclusions potentielles basées sur la nature et l'évolution de la maladie préexistante. Le niveau d'invalidité est évalué par un médecin expert mandaté par la compagnie d'assurance.
Comprendre les exclusions de garantie
Une exclusion de garantie est une clause contractuelle qui stipule qu'une certaine maladie, un certain type de sinistre ou une certaine situation spécifique n'est pas couverte par le contrat d'assurance emprunteur. Les exclusions de garantie sont fréquentes dans les contrats d'assurance de prêt, notamment en présence de maladies préexistantes déclarées par l'emprunteur. Il est donc primordial de lire attentivement et de comprendre parfaitement les conditions générales du contrat d'assurance avant de le signer, afin d'identifier les exclusions qui pourraient s'appliquer à votre situation personnelle et d'évaluer l'étendue réelle de votre couverture.
Parmi les exemples concrets d'exclusions de garantie courantes liées aux maladies préexistantes, on retrouve fréquemment les affections dorsales chroniques, les troubles psychiques (dépression, anxiété, troubles bipolaires, schizophrénie), les maladies auto-immunes (sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn, rectocolite hémorragique), le diabète déséquilibré et certaines affections respiratoires chroniques. Il est parfois possible, dans certains cas et sous certaines conditions, de négocier la levée d'une exclusion de garantie après une période de stabilité de la maladie, par exemple si le traitement suivi est efficace et que l'état de santé de l'emprunteur s'améliore de manière significative et durable. Il faut alors fournir à l'assureur des justificatifs médicaux récents, complets et précis, attestant de cette amélioration de l'état de santé et de la stabilisation de la maladie.
Focus sur des maladies spécifiques et leur impact sur l'assurance
Certaines maladies préexistantes ont un impact plus important que d'autres sur l'accès à l'assurance emprunteur et sur les conditions de couverture proposées par les assureurs. C'est le cas notamment du cancer (en particulier les antécédents de cancer), du diabète (surtout s'il est mal équilibré), des affections psychiques (troubles dépressifs sévères, troubles bipolaires, schizophrénie) et des maladies cardiovasculaires (insuffisance cardiaque, coronaropathie). Il est donc particulièrement important de connaître les spécificités de chaque maladie, les critères d'évaluation du risque utilisés par les assureurs et les garanties spécifiques proposées par certaines compagnies dans ces situations médicales complexes.
Pour les personnes ayant été atteintes d'un cancer, la convention AERAS (S'Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) prévoit un "droit à l'oubli", qui permet de ne pas déclarer cette maladie si le protocole thérapeutique est terminé depuis plus de 10 ans et s'il n'y a pas eu de rechute. Ce délai est réduit à 5 ans pour certains cancers diagnostiqués avant l'âge de 18 ans. Pour le diabète, des surprimes et des exclusions de garantie (notamment pour les complications liées au diabète) sont possibles, mais l'assurance emprunteur est généralement accessible si le diabète est bien contrôlé grâce à un traitement adapté (régime alimentaire, activité physique, médicaments) et une bonne hygiène de vie. Les affections psychiques peuvent rendre l'accès à l'assurance de prêt plus difficile, en raison du risque d'arrêt de travail prolongé ou d'invalidité. Il est donc important de prouver la stabilisation de la maladie, le suivi médical régulier et l'observance du traitement. Enfin, pour les maladies cardiovasculaires, une évaluation approfondie du risque par un cardiologue est souvent nécessaire, et des surprimes et des exclusions peuvent être appliquées en fonction de la sévérité de la maladie et des antécédents de l'emprunteur.
Solutions et alternatives pour obtenir une assurance emprunteur
Bien que l'obtention d'une assurance emprunteur puisse s'avérer complexe et parfois coûteuse en présence d'une maladie préexistante, il existe plusieurs solutions, dispositifs et alternatives qui permettent de trouver une couverture adaptée à sa situation personnelle et financière. La délégation d'assurance, le recours à un courtier spécialisé, le dispositif AERAS, le nantissement et la caution bancaire sont autant d'options à explorer attentivement.
La délégation d'assurance (choix de l'assureur)
La délégation d'assurance est un droit fondamental reconnu à tout emprunteur depuis la loi Lagarde de 2010. Elle permet de choisir librement son assureur de prêt, sans être obligé de souscrire l'assurance groupe proposée par la banque. Ce droit est particulièrement intéressant et avantageux pour les personnes ayant des maladies préexistantes, car il permet de comparer les offres des différents assureurs du marché et de trouver une assurance plus adaptée à leur profil de risque spécifique et à un prix plus compétitif. Selon les chiffres observés, la délégation d'assurance permet de réaliser des économies substantielles, pouvant atteindre jusqu'à 40% sur le coût total de l'assurance emprunteur, par rapport aux contrats groupe proposés par les banques.
Pour comparer efficacement les offres d'assurance de prêt en délégation, il est possible d'utiliser un comparateur d'assurance en ligne, qui permet d'obtenir rapidement plusieurs devis personnalisés en fonction de son profil et de ses besoins. Il est également conseillé de faire appel à un courtier en assurance spécialisé en assurance emprunteur, qui pourra vous conseiller, vous accompagner dans vos démarches et négocier les meilleures conditions auprès des assureurs. La délégation d'assurance offre donc une plus grande flexibilité, un meilleur contrôle du coût de l'assurance et la possibilité de trouver une couverture plus adaptée à sa situation médicale et financière. Par exemple, pour un prêt immobilier de 250 000 euros sur 20 ans, l'économie réalisée grâce à la délégation d'assurance peut atteindre plusieurs milliers d'euros.
- Analyser son profil de risque
- Comparer les offres du marché
- Privilégier les garanties adaptées
- Négocier les conditions
Le courtier en assurance : un allié précieux
Le courtier en assurance spécialisé en assurance emprunteur est un professionnel expérimenté qui conseille, accompagne et représente l'emprunteur dans la recherche de la meilleure assurance de prêt, en fonction de sa situation personnelle, de ses besoins et de son budget. Il connaît parfaitement le marché de l'assurance emprunteur, les spécificités des différentes compagnies d'assurance et les garanties proposées. Il peut donc aider l'emprunteur à trouver une assurance adaptée à sa situation médicale, à négocier les conditions du contrat et à optimiser le coût de l'assurance.
Faire appel à un courtier en assurance présente de nombreux avantages pour l'emprunteur, en particulier lorsqu'il est atteint d'une maladie préexistante. Le courtier possède une expertise pointue du marché de l'assurance de prêt, une connaissance approfondie des assureurs spécialisés dans la couverture des risques aggravés de santé, il fait gagner un temps précieux à l'emprunteur en effectuant les démarches de recherche, de comparaison et de négociation, et il peut optimiser les coûts de l'assurance en négociant les tarifs, les garanties et les exclusions avec les assureurs. Pour choisir un bon courtier en assurance, il est important de vérifier ses qualifications professionnelles, de demander des références auprès de ses anciens clients, de comparer ses honoraires et de s'assurer qu'il est inscrit au registre des intermédiaires en assurance (ORIAS).
Le dispositif AERAS (S'Assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé)
Le dispositif AERAS (S'Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) est un dispositif conventionnel mis en place par les pouvoirs publics, les assureurs et les associations de consommateurs, afin de faciliter l'accès à l'assurance emprunteur pour les personnes ayant un risque aggravé de santé, c'est-à-dire celles qui sont atteintes de maladies graves ou chroniques. Ce dispositif permet d'examiner les dossiers des personnes qui ont été refusées par les assureurs classiques en raison de leur état de santé et de leur proposer une assurance adaptée, même si elle est plus chère que les assurances standards.
Pour être éligible au dispositif AERAS, il faut que la maladie soit reconnue comme un risque aggravé de santé par le référentiel AERAS, que le montant emprunté ne dépasse pas un certain seuil (320 000 euros pour un prêt immobilier et 17 000 euros pour un prêt à la consommation) et que l'âge de l'emprunteur ne soit pas trop élevé (70 ans à la fin du prêt immobilier et 71 ans à la fin du prêt à la consommation). Le dossier de l'emprunteur est examiné par un pool d'assureurs qui proposent une assurance adaptée à son profil de risque. Pour saisir le dispositif AERAS, il faut contacter son assureur ou son courtier en assurance et fournir tous les documents médicaux nécessaires (questionnaire de santé complété, comptes rendus médicaux, etc.). Près de 25 000 personnes bénéficient chaque année de ce dispositif, qui constitue une solution importante pour les personnes ayant des difficultés à s'assurer en raison de leur état de santé.
Le nantissement et la caution : alternatives à l'assurance emprunteur ?
Dans certains cas, il peut s'avérer particulièrement difficile, voire impossible, d'obtenir une assurance emprunteur, même en recourant au dispositif AERAS. Il existe alors des alternatives à l'assurance de prêt, qui peuvent permettre de garantir le remboursement du prêt en cas de survenance d'un sinistre. Ces alternatives sont le nantissement et la caution bancaire.
Le nantissement consiste à constituer une garantie sur un actif financier (assurance-vie, compte titres, portefeuille de valeurs mobilières) appartenant à l'emprunteur. En cas de défaillance de l'emprunteur, l'organisme prêteur peut se rembourser sur cet actif nanti. La caution bancaire consiste à faire appel à un organisme de cautionnement (Crédit Logement, SACCEF, CNP Caution) qui se porte garant du remboursement du prêt en cas de défaillance de l'emprunteur. Le nantissement et la caution présentent des avantages et des inconvénients. Le nantissement peut être une solution intéressante si l'emprunteur dispose d'un capital à placer, mais il peut être coûteux et complexe à mettre en place. La caution peut être plus simple et moins coûteuse, mais elle nécessite l'accord de l'organisme de cautionnement, qui peut refuser de se porter garant en fonction du profil de risque de l'emprunteur. Ces alternatives peuvent être pertinentes en cas de maladie préexistante, si l'assurance emprunteur est inaccessible, mais il est important d'évaluer attentivement les coûts, les avantages et les inconvénients de chaque solution avant de prendre une décision.
Conseils pratiques et erreurs à éviter
Pour optimiser ses chances d'obtenir une assurance emprunteur dans les meilleures conditions possibles, malgré la présence d'une maladie préexistante, il est primordial de suivre quelques conseils pratiques essentiels et d'éviter certaines erreurs courantes qui peuvent compromettre la réussite de votre projet. La préparation minutieuse du dossier médical, la transparence et l'honnêteté dans les déclarations, la comparaison rigoureuse des offres et la possibilité de solliciter un avis médical indépendant sont autant d'éléments à prendre en compte avec la plus grande attention.
Préparer son dossier médical avec soin
La préparation soignée et rigoureuse du dossier médical est une étape cruciale pour faciliter l'évaluation du risque par l'assureur et optimiser ses chances d'obtenir une assurance emprunteur à des conditions acceptables. Il est donc impératif de réunir tous les documents médicaux pertinents, tels que les comptes rendus d'hospitalisation, les bilans médicaux récents, les ordonnances de médicaments en cours, les avis et les recommandations des spécialistes consultés. Il est également fortement conseillé d'organiser son dossier médical de manière claire, structurée et chronologique, afin de faciliter sa consultation par le médecin conseil de l'assureur. Enfin, il est important d'anticiper les questions de l'assureur et de préparer des réponses précises, détaillées et factuelles, en fournissant notamment la date du premier diagnostic de la maladie, les traitements suivis, l'évolution de la maladie dans le temps et les éventuelles complications survenues.
Être transparent et honnête dans ses déclarations
La transparence et l'honnêteté sont des qualités essentielles et absolument primordiales lors de la déclaration de ses antécédents médicaux dans le questionnaire de santé. Toute omission volontaire, toute fausse déclaration ou toute tentative de minimisation de ses problèmes de santé peut entraîner la nullité du contrat d'assurance emprunteur, en cas de survenance d'un sinistre directement lié à la maladie non déclarée. Les conséquences financières d'une fausse déclaration peuvent être désastreuses pour l'emprunteur et ses proches. Il est donc impératif de répondre de manière sincère, complète et précise à toutes les questions posées dans le questionnaire de santé, même si cela peut sembler délicat ou inconfortable. En cas de doute sur la signification d'une question ou sur la manière d'y répondre, il est toujours préférable de poser la question à l'assureur ou à son courtier en assurance, plutôt que de prendre le risque de faire une déclaration erronée ou incomplète. La loi impose à l'emprunteur de déclarer de manière loyale et honnête toutes les informations relatives à son état de santé, afin de permettre à l'assureur d'évaluer le risque de manière juste et éclairée.
- Ne pas minimiser les problèmes de santé
- Répondre de manière complète et précise
- Fournir les informations nécessaires
- Poser des questions en cas de doute
Comparer les offres et négocier les conditions
Il est essentiel de comparer attentivement les différentes offres d'assurance emprunteur disponibles sur le marché avant de prendre une décision définitive. Il est conseillé d'utiliser un comparateur d'assurance en ligne, de faire appel à un courtier spécialisé ou de solliciter des devis auprès de plusieurs assureurs. Lors de la comparaison des offres, il est important de prendre en compte non seulement le prix de l'assurance (le taux annuel effectif d'assurance, ou TAEA), mais aussi l'étendue des garanties proposées, les exclusions de garantie applicables, les franchises et les délais de carence. Il est parfois possible de négocier les conditions de l'assurance, par exemple en demandant la suppression ou l'atténuation de certaines exclusions de garantie, ou en renforçant certaines garanties spécifiques. Il est également judicieux de faire jouer la concurrence entre les assureurs, en leur soumettant les offres concurrentes et en leur demandant de s'aligner ou de proposer des conditions plus avantageuses.
Demander un avis médical indépendant (Contre-Expertise)
Si l'emprunteur est en désaccord avec l'évaluation du risque réalisée par le médecin conseil de l'assureur ou s'il estime que les conditions d'assurance proposées sont trop restrictives ou trop coûteuses, il a la possibilité de demander un avis médical indépendant, également appelé contre-expertise. Il doit alors choisir un médecin spécialiste de la pathologie concernée, qui procédera à un examen approfondi de son dossier médical et rendra un avis motivé sur son état de santé et sur le niveau de risque associé. Cet avis médical indépendant peut permettre de remettre en question l'évaluation initiale de l'assureur et de négocier des conditions d'assurance plus favorables. En cas de désaccord persistant avec l'assureur, il existe des recours possibles, tels que la saisine du médiateur de l'assurance ou, en dernier ressort, une action en justice.
L'assurance emprunteur est un élément indispensable pour sécuriser un projet de prêt, qu'il s'agisse d'un prêt immobilier, d'un prêt à la consommation ou d'un regroupement de crédits. Les personnes atteintes de maladies préexistantes peuvent rencontrer des difficultés pour y accéder, mais il existe des solutions, des dispositifs et des alternatives qui permettent de trouver une assurance adaptée à leur situation. Grâce à la transparence, à la préparation, à la connaissance de ses droits et à l'accompagnement par des professionnels compétents, il est souvent possible d'obtenir une assurance emprunteur à des conditions raisonnables et de mener à bien son projet en toute sérénité.